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01-12-2024
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Education islamique : Les droits –Le droit de la route – Leçon (3-4 ) : Cesser de nuire, la pudeur – Sa’d Ibn ‘Obada.
   
 
 
Au Nom d’Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux  
 

Droit de la route :

  Chers frères croyants, nous sommes toujours avec le sujet sur les droits, et plus précisément ceux de la route. En plus de l’obligation de baisser le regard (celui qui est illicite) en route, nous citons parmi ces droits, cesser de nuire. Ce droit nous oriente vers un sujet introductif qui est la pudeur.

 Le Prophète –bénédictions et paix sur lui-, dans plusieurs Hadiths a conforté le fait que la pudeur est une partie intégrante de la foi. Sous peu, je vais vous citer quelques uns de ces nobles Hadiths. Mais le premier Hadith :
  Le Prophète –bénédictions et paix sur lui- dit :

((La foi est composée de soixante-dix branches et quelques…))

[Rapporté par Boukhari et Muslim dans Sahih, et par Abu Dawud, Tirmidhi et Nisai dans leurs Sunnah]

  Il existe plusieurs degrés de foi, et la preuve, c’est qu’Allah -Gloire à Lui- dit:

(Ô les croyants! Soyez fermes en votre foi)

[An-Nisa (Les femmes) : 136]

  Il y a un degré de foi acceptable et il y a la perfection de la foi. Elle a donc plusieurs degrés ; et la piété aussi a des degrés:

(Ô les croyants! Craignez Allah comme Il doit être craint)

[Al 'Imran (La famille d'Imran) : 102]

La différence entre la foi et la piété :

  La foi est une chose et la piété est une autre chose :

(Ô les croyants ! Craignez Allah comme Il doit être craint)

[Al 'Imran (La famille d'Imran) : 102]

De même, la foi est une chose et l’Islam (la soumission) est une autre chose :

(Les Bédouins ont dit : «Nous avons la foi». Dis : «Vous n’avez pas encore la foi. Dites plutôt : Nous nous sommes simplement soumis)

[Al Hujurat (Les appartements) : 102]

  La connaissance du sens de ces termes précis du saint Coran est une partie de la foi. Il est essentiel que tu saches ce qu’est la foi, la soumission, la piété, le péché, la débauche, l’immoralité, l’athéisme et l’infidélité.

(Les Bédouins ont dit : «Nous avons la foi». Dis : «Vous n’avez pas encore la foi. Dites plutôt : Nous nous sommes simplement soumis)

[Al Hujurat (Les appartements) : 102]

  La foi est donc une chose et la soumission est une autre chose.
  Le Hadith que nous avons cité est la parole de notre Prophète –bénédictions et paix sur lui- :

((La foi est composée de soixante-dix branches et quelques, la meilleure d’entre elles est « Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah »

  Donc, le plus haut degré dans la foi, c’est quand tu réussis à dire « Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah ». Et « dire », signifie chez notre prophète que tu as acquis le vrai sens de

« Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah ».

 Et lorsque tu as bien saisi son sens, et parmi les conséquences de la connaissance, au moyen des mots du monothéisme: tu pénètres dans la forteresse d’Allah.

« Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah »

  Est ma forteresse, celui qui y pénètre est protégé de mon châtiment.
  Tu dois également savoir que

« Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah »

  Ne la devance aucune œuvre. Les bonnes œuvres dans leur apparence avant que tu n’aies la foi que:

« Il n’y a d’autre dieu qu’Allah »

  Sont mêlées par le manque de sincérité, parce qu’aucune œuvre n’est utile, associée au polythéisme.

«…la meilleure d’entre elles est « Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah »

  En vérité, le but du savoir est de croire qu’« Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah ». L’Homme ne désobéit à Allah que s’il croit qu’il y a une tierce partie qui lui serait utile ou néfaste, c’est alors qu’il lui obéit et désobéit à Allah. Mais s’il est convaincu qu’

« Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah »

  Et qu’Allah –Gloire à Lui- est la première et dernière Vérité, l’Apparent et le Caché, le Premier et le Dernier, Celui qui détient dans sa main la royauté absolue de toute chose, à Lui que revient l'ordre tout entier, Maître absolu de toute chose, si l’homme est convaincu de cette certitude absolue, alors le but est atteint. En effet, le but du savoir est de croire qu’

« Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah ».

«…et la plus humble d’entre elles est de retirer du chemin quelque chose de nuisible »

  - Que tu retires du chemin quelque chose de nuisible : comme éloigner une pierre au bas-côté du chemin à titre d’exemple.
  Chers frères, examinez soigneusement avec moi ceci : croire qu’

« Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah »

  Fait partie de la foi ; comme aussi le fait d’éloigner du chemin quelque chose de nuisible.

«…et la pudeur est une branche de la foi »

  Ce Hadith est très précis. Ceci signifie que la foi a un aspect spirituel, psychique et comportemental. La foi, ce mot retentissant que chacun de nous aspire avoir en lui, on doit l’admettre comme une connaissance véritable. C’est de la foi que de réfléchir sur l’univers: et les versets qui nous incitent à cela, on ne peut ni les compter ni les recenser. Méditer les versets du saint Coran fait partie de la foi tout comme contempler les événements car l’univers est la création d’Allah et les événements sont Ses actes et le Coran Sa parole. Si tu réfléchis, si tu médites et si tu contemples pour prononcer un jugement précis, tu accèderas (après recherche, étude, examen et méditation) aux vérités fondamentales auxquelles Allah -Gloire à Lui- souhaite que nous y croyons. Ceci est le premier aspect de la foi.
  C’est pour cela que la foi est composée de soixante-dix branches et quelques, la meilleure d’entre elles est

« Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah ».

 Cela veut dire que si tu réfléchis à l’univers, que tu médites sur le Coran et que tu contemples les événements, tu arriveras à la vérité de l’existence d’un Majestueux Créateur, d’un Miséricordieux Educateur et d’un Sage Dirigeant de l’univers, nul autre dieu que Lui. C’est grâce à cette tournée pensive, contemplative et méditative (si nous pouvons nous exprimer ainsi), c’est grâce à cette tournée de réflexion à travers l’univers, le Coran, les événements, et grâce à un propre jugement, une étude, une recherche, un examen minutieux, une vérification, que la pensée humaine peut arriver à des vérités absolues. C’est ce que les savants ont qualifié de conviction argumentative qui est un aspect de la foi.

Notion de monothéisme :

  Celui qui ne réfléchit pas, n’utilise pas son cerveau, ne médite et ne pense pas est un imitateur ; et l’imitateur ne fait point partie des croyants (comme ont reconnu les savants du monothéisme). La foi ne peut être calquée, car si tu agis ainsi, tu le feras aussi avec l’égarement. Si tu es prêt à imiter ta croyance, alors tu es un égaré, dans la mesure où une rencontre fortuite avec un autre égaré t’amènerait à épouser sa croyance, si jamais il te l’enseigne. Imiter dans la croyance est inacceptable, car les branches de la foi sont nombreuses comme a dit notre Prophète –bénédictions et paix sur lui-: soixante-dix branches et quelques, la meilleure d’entre elles est

« Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah ».

  Ceci est l’aspect spirituel de la foi.
  Lors de la précédente leçon concernant la croyance, j’avais dis: si on réunit la foi et l’Islam (la soumission) et si on les compte comme une unité intégrale, on aurait alors un aspect spirituel représenté par la foi spirituelle, un aspect comportemental représenté par l’Islam qui est une soumission et un aspect psychique (qui appartient au cœur) représenté par la foi du cœur.
  Avant de te soumettre à l’ordre divin, il est nécessaire que tu effectues un raisonnement spirituel juste qui te permettra d’atteindre des vérités absolues. Et après t’être soumis à l’ordre divin, tu dois absolument retourner vers Allah -Le Tout Puissant-, cela te permettrait de t’imprégner de Ses qualités. Parmi elles, la pudeur, car le croyant possède un aspect spirituel actif, un aspect psychique et un autre moral. Le croyant est caractérisé par des qualités morales élevées comme la justice et l’équité, la miséricorde et la tendresse, la bonté, la compassion, la pureté, la chasteté, la courtoisie, la patience… Ceci est l’aspect psychique. L’aspect spirituel, quant à lui, a une conviction de certitude ; le croyant y accède grâce à sa contemplation, sa réflexion, sa méditation et son observation.
  Comme si je vous disais: il faut une conviction qui sera suivie d’une bonne conduite et de bonheur, tu seras convaincu, tu amélioreras ta conduite et tu accèderas au bonheur. Cela correspond parfaitement à la définition du culte.
  Le culte : obéissance volontaire mêlée d’un amour intérieur, dont la base est un savoir avec conviction qui conduit à un bonheur éternel. Trois choses: une obéissance volontaire et une conduite, l’Islam est un engagement et un contrôle des sens, des revenus, des dépenses et des relations.
  J’avais affirmé auparavant que dans l’Islam on trouve des cultes rituels (comme la prière, le jeûne et le pèlerinage) ainsi que des cultes du comportement. Et je peux vous assurer que ces derniers sont beaucoup plus redoutables que les premiers, encore pire, le culte rituel n’est valide et ne donne des fruits mûrs qu’une fois que les cultes du comportement le devancent. Pour cela, quand le Calife Omar a vu un berger en train de faire paître son troupeau de moutons et de brebis, il lui dit: vend moi cette brebis et prend son prix ; il lui a répondu: elle ne m’appartient pas ; Omar répliqua: informe son propriétaire qu’elle est morte ou que le loup l’a mangée –l’histoire est connue-; la réponse fut: je jure par Le Tout-Puissant que j’ai fortement besoin de son prix, et si je dis au propriétaire que la brebis est morte ou qu’elle est mangée par le loup, il me croira sans doute, car je suis toujours fidèle et sincère avec lui. Mais Allah n’est-Il pas en train de nous regarder et de nous entendre ?
  Donc, des connaissances, des aspirations, des ambitions ou des projets sans contrainte ne sont que des paroles vides. Fais attention de ne pas perdre ton temps.

(Quant à ceux qui ont cru et n'ont pas émigré, vous ne serez pas liés à eux, jusqu'à ce qu'ils émigrent)

[Al anfal (Le butin) : 72]

  Ceux qui ont cru, qui sont convaincus et qui aspirent au mieux, leur conviction doit être confirmée par des positions: générosité et avarice, consolidation des liens de parenté et leur rupture, colère et consentement; si leur foi et leur doctrine ne confirment pas des positions matérielles. L’Islam doit être apparent dans le foyer du musulman, dans ses relations avec ses proches, dans ses attitudes hors du foyer, dans l’apparence de ses filles, dans son commerce, dans son office, dans sa classe d’enseignement, dans son usine. L’Islam apparaît dans toute sa vérité surtout dans les comportements.
  Peut-être l’as-tu vu en train de prier ? Il a dit : oui ; il lui a répondu: Tu ne le connais pas. As-tu eu affaire avec lui à propos d’argent ? Il a répondu : non ; L’as-tu eu comme voisin ? Il répliqua : non ; As-tu voyagé avec lui ? Il répondit : non. Tu ne le connais donc pas.
  Quand les nobles compagnons ont compris que la foi, c’est de l’engagement, de la conduite, de la discipline et une recherche du licite, ils ont atteint les plus hauts degrés de perfection.
  An-Najachi a dit au seigneur Ja’afar :

((Parlez-nous de votre prophète ; Il répondit : Nous étions un peuple vivant dans l’ignorance, nous adorions les idoles, nous mangions la viande de bêtes mortes, nous coupions les liens familiaux, nous offensions notre voisinage, le plus fort d’entre nous oppressait le plus faible – c’était le temps de l’ignorance - ; jusqu’à ce qu’Allah nous envoie un homme dont nous savons l’honnêteté et la sincérité, la chasteté et la parenté, il nous a appelé à Allah pour l’adorer et attester de son unicité, d’ôter ce que nos ancêtres adoraient comme pierres et idoles et nous a ordonné de parler avec sincérité – le musulman est sincère avec lui-même, avec son Seigneur, avec les gens, avec ceux qui sont plus âgés et moins âgés que lui -, nous a ordonné de parler avec honnêteté et de rendre les dépôts qu’on nous a confiés, de conforter les liens familiaux et de s’abstenir de faire des choses défendues et de verser le sang))

  C’est ainsi que le seigneur Ja’afar a défini l’Islam, des attitudes morales et c’est sur lesquelles nous devons mettre l’accent. L’Islam contient un aspect spirituel de conviction, avec les expressions d’aujourd’hui : nous pouvons dire idéologique, avec un aspect du comportement: cet aspect est la base dans l’Islam :
  Tout savant qui n’applique pas son savoir est tourmenté par les adorateurs des idoles
  Apprenez ce que vous voulez, vous ne serez récompensés que si vous appliquez ce que vous avez appris.
  L’autre aspect est psychique: celui de l’empressement de retourner vers Allah -Gloire à Lui-
  Observez ce Hadith :


((La foi est composée de soixante-dix branches et quelques, la meilleure d’entre elles est « Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah », et la plus humble d’entre elles est de retirer de la route quelque chose de nuisible, et la pudeur est une branche de la foi))

   Ce que je veux dire: dans l’Islam il y a une spécificité, en tant qu’être humain, tu as un noble instinct. Chaque être jouit de cet instinct qui est l’amour de la perfection. Mais l’amour de la perfection est une chose et être parfait en est une autre. Cet amour est un point commun entre l’ensemble des êtres, mais être parfait, c’est une empreinte de la foi. C’est cela la spécifité : le fruit de la prière et de la relation avec Allah -Gloire à lui-, le fruit de la patience, de l’honnêteté, de la confiance, de la chasteté et de l’équité. Nous citons également la pudeur: cesser de nuire dans la rue a comme base la pudeur.

La pudeur :

  Qu’est ce que la pudeur ? Quand l’âme de l’homme s’élève, il veille à ce qu’il n’y ait pas d’imperfection de sa part. Et plus l’âme s’élève, et plus il veille à ce qu’il n’y ait pas d’imperfection dans la ligne de conduite, dans la parole ou dans l’apparence. Il est devenu parfait. Pourquoi est-t-il devenu pudique ? Parce qu’il est en relation avec Allah -Le Tout Puissant-.
  N’avez-vous pas entendu le Hadith du Prophète –bénédictions et paix sur lui- :

((Allah est pudique et généreux, si l’homme lève ses mains vers Lui, Il se gêne de les renvoyer vides et déçues))

 Si tu es en contact avec Allah -Gloire à Lui-, tu dois absolument prendre ou copier de Lui Sa qualité de Pudique. La pudeur, c’est craindre et avoir peur d’effectuer une mauvaise conduite en chemin, dans ton travail, dans ta maison, avec ta famille, avec tes enfants, avec tes frères et sœurs ou à la mosquée. Que ce soit une conduite verbale ou pratique, une mauvaise apparence ou une imperfection dans ton attitude: tout cela fait partie de la pudeur.
  Concernant un point très précis: un des frères m’a posé cette question ce matin: le croyant est éprouvé mais pourquoi est-t-il heureux ? Le croyant est heureux car il sent qu’il est sur le droit chemin, qu’il est dans la méthode divine et qu’Allah -Gloire à Lui- est satisfait de lui. Cela ne signifie pas que sa vie est sans difficultés, bien au contraire, elles sont nécessaires car elles font apparaître sa perfection, sa patience, il ne s’élève que grâce à elles, sa tolérance, il ne s’élève que grâce à elle et son équité. Le croyant peut être agressé, il reprend son droit mais sans rien y ajouter. N’ayez pas l’illusion que si l’homme connait Allah et respecte Ses ordres, tout son chemin serait parsemé de fleurs et de jasmins. Non, mais tu es très heureux car tu as toujours le sentiment qu’Allah -Gloire à Lui-, Le Créateur des Cieux et de la Terre, est satisfait de toi et t’aime. Ce sentiment précis: tu sens que tu es sur le droit chemin, guidé par Allah, tu sens qu’Il est à tes côtés, t’aime et te supporte. Pour cela, les illustres prophètes étaient comme a dit notre prophète -bénédiction et paix sur lui- :

((Les gens les plus éprouvés sont les prophètes, puis leurs semblables et leurs semblables…))

  La vie des honorables compagnons du prophète était remplie de difficultés, mais ces dernières étaient sacrifiées dans le sentier de la connaissance d’Allah, dans le sentier de leur croyance, dans le sentier de leurs principes et dans le sentier de satisfaire leur Seigneur.
  Comment ce serviteur pourrait-il s’élever vers Allah ? Cela est précis, Allah -Gloire à Lui- a crée ce mortel et souhaite qu’il s’élève à Lui, qu’il L’atteigne, qu’il Le contacte. Par quel moyen ? Il est nécessaire qu’Il le crée selon une nature bien précise, qu’Il lui donne des ordres et des interdits : fais et ne fais pas, il est nécessaire que cet ordre soit contraire à sa nature, et que cette interdiction soit en phase avec elle. Il lui a donné le désir des femmes et lui a dit: baisse ton regard, mais ce désir qu’Allah a mis en lui, a un chemin propre et unique qui ne dépend pas de sa volonté.
  Il y a donc un désir qu’Allah a mis dans l’homme et il y a une obligation et le sens de cette dernière réside dans le fait qu’il y a un prix à payer : tu dois baisser ton regard de ce qui est défendu mais tu peux jouir de ce qu’Allah t’as rendu licite.

(Et pour celui qui aura redouté de comparaître devant son Seigneur, et préservé son âme de la passion)

[An-Nazi’at (Les anges qui arrachent les âmes) : 40]

  De cette façon tu t’élèves. Allah a mis en toi l’amour de l’argent, tu peux le gagner par divers moyens, mais Il a réglementé pour toi les moyens pour l’avoir et il faut que tu le gagnes licitement. Les moyens pour le dépenser sont eux aussi réglementés. Tu n’es donc pas libre. Bachir El-Hafi, un des plus grands bien-aimés d’Allah, commettait beaucoup de péchés contre sa propre personne. Il était dans une beuverie quand quelqu’un frappa à sa porte, un homme demanda à son domestique de dire à son maître que s’il est libre, qu’il fasse ce qu’il veut, mais s’il est un serviteur alors ce n’est aucunement ainsi que se comportent les serviteurs.
  Ces mots ont eu un grand effet sur son cœur et l’ont poussé à abandonner son verre d’alcool et à suivre cet homme pieds nus.
  Dis à ton maître que s’il est libre alors qu’il fasse ce qu’il veut, mais s’il est un serviteur d’Allah alors ce n’est aucunement ainsi que se comportent les serviteurs ?

 Cela veut dire que tu es dans la poigne d’Allah –Gloire à Lui-. Si tu dis un jour: Louange à Allah, les choses marchent bien, ma santé est bonne, des milliers d’appareils fonctionnent dans mon corps régulièrement : le système nerveux, l’appareil digestive, l’appareil respiratoire, l’appareil urinaire, le système cardiaque, les muscles, les nerfs et les cinq sens. N’importe quel léger mal dans ton corps transformera ta vie en enfer; tu es dans la poigne d’Allah.
  Examinez ce verset où Allah -Gloire à Lui- dit :

(A chacun une orientation vers laquelle il se tourne)

  Que signifie ce verset ? Cela veut dire que tu es libre de choisir :

(A chacun une orientation vers laquelle il se tourne)

  L’homme se tourne vers l’orientation qu’il a choisie, mais ce qui attire l’attention : pourquoi Allah -Gloire à Lui - dit :

(Rivalisez donc dans les bonnes œuvres)

  Pourquoi ? Parce que ce choix est temporaire, tu ne le possèdes pas éternellement. La preuve :

(Où que vous soyez, Allah vous ramènera tous vers Lui)

[An-Baqara (La vache) : 148]

 Tu as actuellement le choix, tu peux obéir ou désobéir, tu peux accomplir les bonnes ou les mauvaises actions, tu peux prier ou t’abstenir de le faire, tu peux assister à une réunion de savoir ou de distraction. Tu as le choix :

(A chacun une orientation)

  Son propriétaire s’oriente vers elle, Mes serviteurs :


(Rivalisez donc dans les bonnes œuvres)

  Parce que cette marque, cette qualité, ce choix qui est le secret de votre bonheur et celui de votre élévation vers Allah, n’est que temporaire, il vous sera retiré quand l’ange de la mort se présentera à vous.

(Rivalisez donc dans les bonnes œuvres, où que vous soyez, Allah vous ramènera tous vers Lui)

[An-Baqara (La vache) : 148]

  Si l’ange de la mort se présente, il n’y a plus de choix. Tant que le cœur bat, nous jouissons d’une chance irremplaçable. Tu es actuellement libre de choisir, tu peux faire des bonnes œuvres, te repentir, implorer le pardon d’Allah, te rapprocher d’Allah -Le Tout Puissant-, baisser ton regard et rendre les droits à leurs propriétaires :

(Rivalisez donc dans les bonnes œuvres)

  Rivalisez signifie que cette chance qui vous a été offerte est irremplaçable, temporaire et elle doit avoir une fin :

(Où que vous soyez, Allah vous ramènera tous vers Lui)

[An-Baqara (La vache) : 148]

  Le secret du bonheur du croyant est de sentir qu’il est sur la bonne voie d’Allah –Gloire à Lui- :

(Quiconque suit Mon guide ne s'égarera ni ne sera malheureux)

[Ta-Ha) : 1423]

  Maintenant parlons de la pudeur: le Prophète -bénédiction et paix sur lui- dit :

(La pudeur est entièrement du bien)
(Tout dans la pudeur est bien)

[Rapporté par Boukhari et Muslim dans Sahih]

  Si tu es pudique, ta pudeur t’empêchera de désobéir à Allah, tu auras honte de diriger ton regard vers ce qu’Allah a défendu ou de prendre ce qui ne t’appartient pas, d’insulter ou d’injurier quelqu’un, d’empiéter sur les affaires des gens et de t’accaparer leurs biens illégalement. La pudeur est donc, comme a dit le Prophète -bénédiction et paix sur lui- est entièrement du bien. (Tout dans la pudeur est bien).
  Pourquoi nous avons parlé de la pudeur? Parce que l’un des droits donné à la route est de cesser de nuire et cela ne peut se faire sans pudeur, car parmi les dernières paroles que les gens ont rapporté du Prophète (notamment dans le Sahih du Boukhari) : si tu n’as pas de pudeur, fais ce que tu veux.
  Ce Hadith a une explication très précise: si tu n’as pas de pudeur, fais ce que tu veux; autrement dit, tout travail que tu envisages de faire, pèse-le dans la balance de la loi divine, si tu n’as pas de pudeur devant Allah –Le Tout Puissant-. Donc, si tu fais ce travail et que tu n’es pas pudique devant Allah, alors fais-le et ne crains rien et s’il n’y a pas de pudeur envers Allah, fais ce que tu veux. C’est le premier sens.
 L’exploit est que tu possèdes la réponse pour Allah –Gloire à Lui-. Fais ce que tu veux à condition que pour chaque situation, chaque action ou immobilisation, tu prépares une réponse pour le jour du jugement devant Allah. Si tu pèses ton acte et que tu estimes qu’il satisfait Allah et que tu n’en as pas honte, fais-le donc sans crainte. Si tu pèses cet acte avec la balance de la loi divine et si tu estimes que quand tu rencontreras Allah, tu n’en aurais pas honte ; exemple : pourquoi tu as frappé cet orphelin ? Ô Allah, je l’ai frappé parce que si mon fils était à sa place, je l’aurais fait : ceci est une comparaison juste, donc frappe-le et éduque-le. Pourquoi tu as privé Zayd ? Ô Seigneur, parce qu’il dépense son argent en buvant le vin. Chaque acte que tu souhaites effectuer, tu dois le confronter avec la loi divine, si la réponse est positive alors fais-le sans rien craindre. Ceci est le premier sens.
  Le deuxième sens : s’il n’y a plus de foi dans le cœur du croyant, et une des composantes de la foi, la pudeur, donc si l’homme n’est pas pudique, il peut faire n’importe quelle chose odieuse. Qui va l’en empêcher ? Sa pudeur, Il n’en a pas et du moment qu’il n’est pas pudique, qu’il fasse ce qu’il veut. « Si tu n’es pas pudique, fais ce que tu veux ».
  Et le Prophète –bénédiction et paix sur lui- dit :

(Toute religion a une morale, et celle de l’Islam c’est la pudeur)

[Rapporté par Ibn Maja dans ses Sunnas]

  Tu reconnaîtras peut être le croyant du non croyant à travers sa pudeur, son comportement dans la rue, il baisse son regard et sa conduite durant de longues années : tu n’entends jamais de sa part un mot déplacé qui blesse la pudeur, s’il plaisante alors il le fait noblement, sa plaisanterie est sage et n’attente pas à la pudeur. Il y a de grandes personnes cultivées avec de hautes responsabilités, si tu entres dans leurs clubs privés, tu entendras des plaisanteries honteuses et abjectes. Celui qui n’est pas pudique n’est pas croyant : la pudeur est une composante de la foi.
  Le caractère très visible du croyant est la pudeur: dans ses comportements, quand il s’assoie, dans sa marche, ses habits, sa nourriture, sa boisson, quand il monte dans les transports, dans ses rapports avec les gens, sa plaisanterie, son amusement, son sérieux, son travail, sa maison et dans toutes les circonstances, tu le verras un homme de pudeur.
  Il parait que l’un des compagnons du Prophète –bénédiction et paix sur lui- sermonnait quelqu’un, le prophète lui a dit -et je pense que c’était Abu Bakr qu’Allah l’agrée- :

(Laisse-le, la pudeur fait partie de la foi)

[Rapporté par Boukhari et Muslim dans Sahih, et par Abu Dawud, Tirmidhi et Nisai dans leurs Sunnas et Malik dans Mouata’a]

  Ce que signifie : ne te fatigues pas, s’il était croyant, il aurait été pudique, puisque il n’est pas pudique alors il n’est pas croyant.
  La femme du prophète A’icha raconte : le Prophète –bénédiction et paix sur lui- avait plus de pudeur qu’une femme derrière son voile. Une fois une femme lui a demandé :

((Comment je me purifierai, Ô Prophète d’Allah ? Il lui répondit : prend un bout du musc et purifie-toi avec. Elle répliqua : comment je me purifierai ? Il lui dit : purifie-toi avec. Puis elle insista : comment ? Il lui dit : Gloire à Allah ! Purifie-toi. Je l’ai alors tirée vers moi et lui ai expliqué : suis avec (le musc) les traces de sang))

  Le prophète était très pudique, il n’a jamais prononcé un mot qui égratigne la pudeur.
  Ma fille, ces habits décrivent la taille de tes os.
  Qu’est ce qu’il peut dire à la place de « tes os » ? La taille de tes jambes ou de tes bras. N’importe quel autre mot qui provoque le désir.
  Ma fille, ces habits décrivent la taille de tes os.
  Qu’a dit Allah -Le Tout Puissant- ? Il a dit :

((Et qui préservent leurs sexes [de tout rapport], si ce n'est qu'avec leurs épouses ou les esclaves qu'ils possèdent, car là vraiment, on ne peut les blâmer ; alors que ceux qui cherchent au-delà de ces limites sont des transgresseurs ))

[AL Mouminoon (Les croyants) : 5-7]

  Un mot très agréable qui n’égratigne pas la pudeur.
  La vérité : l’homme, si son instinct est pur et n’est pas aveuglé par les désirs, en présence d’un parfait Majestueux qui détient toute sa vie, qui possède ce qu’aucun œil n’a jamais vu, ni ce qu’aucune oreille n’a jamais entendu, ni ce qu’aucune chose n’a jamais effleuré le cœur d’un humain, et qu’il promet un châtiment douloureux ; si tu es en présence de ce Majestueux, tu vas assurément être pudique devant lui.
Imagine-toi : tu as un membre de la famille très influent qui jouit d’une honorable position avec une haute moralité et un savoir étendu, il vient te rendre visite. Comment le recevras-tu ? Avec de vulgaires habits ? La réponse est sûrement non. Pourras-tu insulter vulgairement ton fils devant lui ? Sûrement non. Pourras-tu roter devant lui ? Sûrement non. Tu te sens discipliné en présence de cet être humain. Si tu sens qu’Allah est toujours avec toi, dans ta solitude et dans la foule, chez toi et dans ton travail, ce sentiment d’observer Allah –Gloire à Lui- est le fruit de ta pudeur. C’est pour cela que le Prophète –bénédiction et paix sur lui- dit :

(L’obscénité enlaidit les choses, et la pudeur les embellit)

[Rapporté par Al-Tirmidi dans ses Sunnas]

  Les paroles obscènes, les habits osés et vulgaires, les comportements obscènes, les idées obscènes et les histoires obscènes.

(L’obscénité enlaidit les choses, et la pudeur les embellit)

[Rapporté par Al-Tirmidi dans ses Sunnas]

  Le hadith redoutable : c’est que la pudeur et la foi sont jointes, si l’une est enlevée, l’autre l’est aussi. Untel est impudique donc il n’est pas croyant, et untel n’est pas croyant donc il n’est pas pudique: c’est une relation interdépendante. Il n’est pas pudique = il n’est pas croyant ; il n’est pas croyant = il n’est pas pudique. Un croyant impudique, c’est impossible qu’il le soit, l’obscénité et la foi ne font pas bon ménage : la pudeur a besoin de foi.
  Pour cela, si tu as un ami, un voisin ou un collègue au travail, et qui a de la pudeur, espère de lui le bien, du moment qu’il est pudique, il a la foi. Entretient cette foi, et si tu cherches un signe voyant dans la foi du croyant : c’est la pudeur.
  Le Prophète –bénédiction et paix sur lui- dit :

((La pudeur vient de la foi.))

  Ce n’est pas exhaustif, car la pudeur est seulement une des qualités du croyant.
  La foi est au paradis, et le propos obscène (ces mots grossiers, ces mots obscènes, ces plaisanteries viles, la description des parties intimes du corps, ces choses qui font honte, qui font rougir, qui égratignent les âmes, ces paroles blessantes) vient de la dureté.
  Qu’est ce que la dureté, ici ? L’éloignement d’Allah -Le Tout Puissant-. L’obscénité dans la parole est le moyen qui conduit à cet éloignement.

((Et la dureté est en enfer))

  Ce Hadith est très redoutable :

((La pudeur vient de la foi et la foi est au paradis ; la grossièreté vient de la dureté, et la dureté est en enfer))

[Rapporté par Al-Tirmidi dans ses Sunnas, Imam Ahmad et Ibn Haban dans son Sahih]

  Si quelqu’un te rencontre pour traiter des affaires avec toi, il doit savoir que tu es croyant à travers tes actes et non à travers tes paroles. Il doit s’assurer que tu es croyant et il dit : « un vrai croyant, par le Dieu de la Kaâba, parce qu’il est pudique ».
  Nous avons une mesure très précise, elle nous a été donnée par le Prophète –bénédiction et paix sur lui- qui nous a dit :
  Va vers les paroles que tes oreilles aiment entendre et celles que tes oreilles détestent entendre, ne t’en approche pas.
  Évite-le, aimerais-tu écouter parler un traître, un menteur ou un perverti ? Si tu aimes celui que tu veux entendre, approche-toi de lui, si tu le détestes, fuis-le. C’est une des mesures très précises de la foi.

Les types de pudeurs :

1- La pudeur à l’égard d’Allah -Le Tout Puissant- :

  Maintenant : Il existe trois sortes de pudeurs. Parler de pudeur, c’est parler de cesser les méfaits dans la rue, et c’est un des droits de la rue. Il y a la pudeur devant Allah -Le Tout Puissant- qui réside dans l’application de Ses ordres et dans l’abstention de Ses interdits. Tu es pudique devant Lui si tu évites Ses interdits. Le Prophète -bénédiction et paix sur lui- dit :

((Il a dit : Soyez pudique à l’égard d’Allah avec la véritable pudeur ; nous avons répliqué : ô Prophète d’Allah, nous sommes bien pudiques et Louange à Allah ; il dit : ce n’est pas ainsi, être pudique à l’égard d’Allah avec la véritable pudeur consiste à ce que vous protégiez la tête et ce qu’elle contient –les yeux, les oreilles, la langue, les pensées- ainsi que le ventre et ce qu’il renferme – mangez les bonnes choses- et rappelez vous de la mort et des épreuves))

  Si vous faites cela, alors vous avez été pudiques à l’égard d’Allah avec la véritable pudeur. Nous avons une mesure précise :
  Celui qui n’a pas une crainte qui l’empêche de désobéir à Allah s’il est seul, Allah ne prend en compte aucune de ses œuvres.
  L’héroïsme, c’est quand tu es seul chez toi sans personne à t’observer, et que ton comportement en solitude soit comme celui que tu as parmi les gens, ce que tu gardes caché dans ton for intérieur, soit pareil à ce que tu cries fort. Si tu crains Allah dans ta solitude comme lorsque tu es parmi les gens, alors, tu es pudique à l’égard d’Allah avec la véritable pudeur.

2-La pudeur à l’égard des gens :

  La deuxième sorte de pudeur est celle à l’égard des gens :
  Le Prophète –bénédiction et paix sur lui- dit :

((N’espère aucun bien de celui qui n’est pas pudique à l’égard des gens))

  Parce que la pudeur est un tout, indivisible, sa qualité apparaît dans ta pudeur à l’égard d’Allah, à l’égard des gens et à l’égard de toi-même.

3-La pudeur à l’égard de soi-même :

  Si tu fais une action que tu es le seul à savoir, qu’elle ne soit pas sous la loi de l’obéissance et de la désobéissance mais il n’est pas digne que tu la fasses et pourtant tu l’as faite. Dans ce cas, tu n’es pas pudique à l’égard de toi-même. Si l’être humain perd l’estime de soi, son équilibre sera perturbé et c’est une chose très grave de constater que ta haute position s’écroule à tes yeux. A titre d’exemple : si tu fais un acte intime concernant la santé ou l’hygiène qui est à l’encontre de la perfection, sans que personne ne t’observe ou te juge et même si cet acte pourrait être permis, tu te verrais très petit à tes yeux.
  Donc, la pudeur est à l’égard d’Allah, en Lui obéissant et en évitant ses interdictions ; à l’égard des gens en cessant de leur nuire ; et à l’égard de toi-même en étant au niveau demandé.
  Le point précis : Le célèbre Hadith où le Prophète -bénédiction et paix sur lui- a dit :

((Celui qui commet l’adultère n’agit ainsi qu’en étant sans foi))

  Si tu lies l’obéissance avec sa récompense et la désobéissance avec son châtiment, alors il t’est impossible de désobéir, tu ne peux qu’obéir. Mais si tu sépares l’obéissance et la désobéissance de leurs résultats, donc, à cet instant, tu n’es pas croyant.
  Comment peut-il commettre l’adultère alors qu’il est conscient qu’Allah l’observe ?
  Une personne voulant commettre l’adultère avec une femme, a fermé toutes les portes ; elle lui a dit: il existe une porte que tu ne peux fermer, c’est la porte d’Allah, il a eu honte. Cela signifie que si tu sens qu’Allah t’observe en pleine désobéissance, et si ton instinct est pur et ta foi est forte, alors tu cesseras tout ce qui est illicite.
  Le bon moyen pour cesser toute nuisance dans la rue, c’est la pudeur, dans tes vêtements, dans tes allées et venues et dans tes tranquillités.
  Parfois, l’être humain veut dépasser son rôle. Chaque chose a son rôle, s’il se sent petit devant les gens alors que ces derniers sont de l’espèce humaine, eux tous ont leur amour-propre. Si tu dépasses ce rôle et que tu obtiens quelque chose qui n’est pas de ton droit, le croyant a honte de se distinguer devant les gens: cela fait partie de la pudeur également. Les chapitres de la pudeur sont très nombreux: la pudeur est donc un des droits de la rue.

Sa’d Ibn ‘Obada :

  Il nous reste un dernier paragraphe concernant le seigneur Sa’d Ibn ‘Obada, ce noble compagnon qui a été franc avec le Prophète –bénédiction et paix sur lui-. Nous vous avons parlé de lui lors de la dernière leçon, quand il a rapporté au prophète la prise de position des Ansar, et comment le Prophète –bénédiction et paix sur lui- a eu une parfaite position à leurs égards en montrant leurs faveurs envers lui et sa grâce envers eux. Et il a dit: n’êtes-vous pas satisfaits que les gens partent avec les bêtes et les chameaux, et que vous rentrez chez vous en compagnie du Prophète ?
  Parlons maintenant du seigneur Sa’d Ibn Moad. On ne cite le nom de Sa’d Ibn Moad qu’avec celui de Sa’d Ibn ‘Obada. Les deux sont des chefs de tribus à Médine: le premier est celui de la tribu de Aws, le deuxième, celui de Al-Khazraj. Les deux ont cru très tôt au Prophète –bénédiction et paix sur lui- et lui ont prêté serment d’allégeance à AL-‘Aqaba. Mais ce qui caractérise Ibn ‘Obada est le fait qu’il a eu droit à une grand part de tortures de Qoraich ; et ce qui attire l’attention, c’est qu’il est issu de Médine et chef de la tribu de Al-Khazraj : alors, comment Qoraich a-t-elle pu lui infliger un tel châtiment ?
  C’est lui-même qui raconte cette histoire : évidement, quand il a prêté le serment d’allégeance au Prophète –bénédiction et paix sur lui- à la Mecque, Qoraich a su la nouvelle de son allégeance. Sa’d s’était mis d’accord avec le Prophète qu’ils seront tous deux à Médine pour prêcher cette nouvelle religion. C’est pourquoi les chefs de Qoraich ont envoyé à leurs traces des gens pour les rattraper en route, ils ont réussi à intercepter Sa’d Ibn ‘Obada et l’ont ramené à la Mecque pour lui infliger des tortures. Maintenant, nous lui laissons la parole, il dit :
  Je jure par Le Tout-Puissant, j’étais à leur merci quand j’ai aperçu une foule de gens de Qoraich, parmi eux un homme blanc qui rayonne de lumière, et je me suis dis : si jamais je trouve du bien de la part de quelqu’un de cette tribu, ce sera sans doute de la part de cette personne rayonnante –il est maintenant à leur merci, en train d’être torturé-, mais quand il s’est rapproché de moi, cet homme blanc et rayonnant en qui Sa’d espérait du bien, a levé sa main et m’a frappé d’un coup terrible. Et je me suis dis : je jure que je ne verrai sans doute aucun bien de leur part après ce qui vient de se passer.
  Parfois l’homme voit dans les traits d’une personne des signes prometteurs de bonté, il est trompé par son apparence, son élégance et ses traits de beauté, puis il s’avère en final que c’est un loup, une personne vile. Il a attendu de lui la bonté, parce qu’il avait le teint blanc, était grand, beau, et rayonnant, il parait que son teint est blanc.
  Quand il s’est approché de moi, il m’a frappé d’un coup terrible. Et je me suis dit : je jure que je ne verrai sans doute aucun bien de leurs parts après ce qui vient de se passer. Et il s’est dit : je jure, pendant que j’étais entre leurs mains en train d’être traîné, un homme qui était parmi eux vint vers moi pour me dire « n’as-tu pas eu un lien avec quelqu’un de Qoraich ? » - on le torturait -, j’ai dit : oui, j’étais employé dans le commerce de Lhobair Ibn Mat’am et je les protégeais de ceux qui leur voulaient du mal dans nos terres, et c’était de même avec Al-Harit Ibn Harb Ibn Omaya ; l’homme répliqua : appelle-les par leurs noms –c’était le temps de l’ignorance, avant l’Islam, il suffisait d’avoir un soutien, observe cette situation : il suffisait que tu ais aidé quelqu’un de Qoraich auparavant et que tu l’appelles par son nom.
 Il lui a dit : j’étais un employé dans le commerce avec Lhobair Ibn Mat’am et je les protégeais dans nos terres, et de même qu’avec Al-Harit Ibn Harb Ibn Omaya.

 L’homme a dit : appelle-les par leurs noms et rappelle leur vos liens; je l’ai fait et le même homme est parti les informer qu’un homme de Al-Khazraj est en train d’être torturé et qu’il vous appelle par vos noms en précisant qu’il a eu un lien avec vous. Ils lui ont demandé son nom et il a répondu : Sa’d Ibn ‘Obada. Ils ont répondu : Par Allah, c’est vrai ce qu’il dit et ils sont venus le libérer.
  C’était le temps de l’ignorance, avant l’Islam, ils étaient des mécréants et c’était ainsi qu’étaient leurs moralités. Si tu as soutenu l’un d’eux auparavant, il suffisait que tu l’appelles par son nom pour qu’il vienne te secourir du danger où tu te trouves.
  Le seigneur Sa’d Ibn ‘Obada, en plus de cette dure épreuve qu’il a subie, avait des qualités, et cette épreuve a confirmé son trait de caractère.
  Et comme je vous ai toujours dit : on a posé une question à notre seigneur Ash-Shafi’i : devons-nous prier Allah pour nous renforcer ou pour nous éprouver ? Il répondit –qu’Allah soit satisfait de lui- : tu ne seras renforcé qu’après que tu sois éprouvé.
  Autrement dit, Allah -Le Tout Puissant- éprouve absolument ses serviteurs dans l’aisance et dans la difficulté, dans les situations pénibles et dans la prospérité, dans la générosité et dans l’avarice, dans la venue des biens de la vie et quand elle tourne le dos, dans la santé et dans la maladie, dans la pauvreté et dans la richesse, dans la gloire et dans la faiblesse. Dans toutes les conditions de la vie.
  Notre seigneur Sa’d était très fortuné, il a consacré ses richesses au service des émigrés, sa générosité atteignait les limites de l’altruisme.
  Les narrateurs racontent : Sa’d avait un ustensile (grande assiette de nourriture) qui accompagnait le Prophète –bénédiction et paix sur lui- dans toutes ses maisons où il allait. Chacun des Ansar ramenait chez lui un, deux ou trois de ceux qui ont émigré mais Sa’d en ramenait quatre-vingt.
Les Ansar –qu’Allah soit satisfait d’eux- ont eu une attitude noble à l’égard des émigrés, bien sûr, c’est une attitude historique mais j’espère que chaque croyant soit ainsi.
  En vérité, cette biographie à un but plus profond. Quelle est l’utilité pour toi de savoir que les Ansar avaient soutenu leurs frères émigrés et partagé avec eux leurs biens ? C’est une vérité historique qui a eu lieu et qui s’est achevée, ses acteurs sont maintenant enterrés, mais ce qui nous sera utile dans la biographie –biographie du prophète, bénédiction et paix sur lui et celle de ses nobles compagnons- c’est que ces attitudes soient pour nous des exemples à suivre. Un frère pauvre, ses nobles frères doivent lui porter le secours avec leur soutien, leur aide, leur sacrifice et leur abnégation, c’est le strict minimum de la foi.
  L’homme des Ansar ramenait chez lui un, deux ou trois émigrés, mais Sa’d en ramenait quatre-vingt. Cet honorable compagnon invoquait Allah en ces termes : Ô Allah, le peu ne m’est pas bon et je ne peux lui convenir.
  L’homme généreux aime donner, faire des largesses, donner à manger aux pauvres, aider les nécessiteux, soutenir ceux qui demandent le secours. Ce genre de personne nécessite un grand revenu. Il a dit : Ô Allah, le peu ne m’est pas bon et je ne peux lui convenir.
  Le prophète –bénédiction et paix sur lui- raconte d’après Allah, Gloire à Lui :

« Parmi mes serviteurs, il y en a certains qui, seule la richesse leur convient, si je les appauvris, je leur corromps leur religion »

 Très généreux, prodigue, ne se sent en paix que s’il donne ; d’autres, avec la richesse deviennent immoraux :

((Si Allah attribuait Ses dons avec largesse à [tous] Ses serviteurs, ils commettraient des abus sur la terre ; mais, Il fait descendre avec mesure ce qu'Il veut.))

[27Ash-Shura (La consultation)]


« Parmi mes serviteurs, il y en a certains qui, seule la richesse leur convient, si je les appauvris, je leur corromps leur religion »

  Là, il y a une sagesse très profonde.
  Quand le Prophète –bénédiction et paix sur lui- a vu notre seigneur Sa’d avec cette générosité, cet humanisme, ces dons, ce sacrifice et cet altruisme, qu’est ce qu’il a fait ? Il a levé –bénédiction et paix sur lui- ses mains au ciel et a dit :

((Ô Allah, je t’invoque pour que tes prières et ta miséricorde soient sur la famille d’Ibn ‘Obada))

[Rapporté par Abu Daoud dans ses Sunnah]

  La prière du Prophète est exaucée.
  Le seigneur Ibn’Abbas dit : le prophète –bénédiction et paix sur lui- n’avait que deux drapeaux : Ali Ibn Abi Taleb avec le drapeau des émigrés, et Sa’d Ibn ‘Obada avec celui des Ansar.
  Et la dernière qualité dont on a parlé lors du dernier cours : sa grande sincérité quand il a dit au prophète –bénédiction et paix sur lui- : les habitants de ce quartier des Ansar sont fâchés contre toi.
  C’était un aperçu de la vie de cet honorable compagnon. Ce que je souhaite toujours : c’est que ces histoires soient une lampe qui éclaire notre route vers la foi, une lampe rayonnante et éclairante et un exemple à suivre. Louange à Allah, nous somme croyants, et si l’homme est croyant, il doit dire : Louange à Allah, je suis croyant – et le sujet a été étudié par les savants-, nous sommes croyants grâce à Allah. Ainsi étaient les compagnons du prophète –bénédiction et paix sur lui- et ainsi étaient leurs moralités. Si nous sommes croyants, nous devons suivre leurs pas.
  Le seigneur Sa’d avait supporté le mal, était serviable avec ses frères, était courageux, généreux et altruiste.

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